Ubuntu Budgie (21.10)

La distribution parfaite pour remplacer Windows

J'avais déjà fait des éloges d'Ubuntu Budgie, distribution qui passait tranquillement sur une machine de faible puissance.

Si la version 32 bits a maintenant disparu au profit de la version 64 bits pour machines plus récentes, qu'en est-il également des améliorations et évolutions pour un usage quotidien ?

Le choix Ubuntu Budgie

L'interface Budgie est assez agréable à utiliser, en plus d'être fondée sur GTK et dérivée de l'excellent Gnome dont je suis très grand fan. Elle est certes améliorée de tout un tas de paramétrages inutiles la plupart du temps pour un individu comme moi mais qui restent en revanche utiles pour un débutant. Elle est une excellente alternative à KDE.

La réputation d'Ubuntu n'est plus à faire, tant par rapport à sa simplicité d'utilisation, la richesse de ses logiciels que sa stabilité, là où SolusOS, en rolling release, met le système d'exploitation en risque à chaque mise à jour en plus de générer énorménent de trafic réseau.

Ubuntu Budgie réunit donc le meilleur de deux mondes.

Installation

L'image ISO tient sur un peu plus de 3 Go. Sur une machine de moyenne puissance (Intel Core i3) avec disque SSD, la distribution s'installe sans encombre, en moins de 15 minutes.

Ubuntu Budgie : bienvenue

Habituellement, une distribution GNU+Linux dans une autre langue que l’anglais nécessite une installation de certaines langues manuellement. C'était encore le cas lors de mon dernier test. Ce problème a été corrigé. En effet, le système détecte que les langues ne sont pas complètement installées et propose de le faire et même de les appliquer à tout le système.

Ubuntu Budgie : installation automatique des langues

Premières impressions

Le système est véloce et assez peu gourmand en ressources, au regard du système proposé.

Configuration

On peut aimer le thème Ubuntu Budgie, mais ce n'est pas mon cas. Il me pique les yeux. Je m'empresse donc de changer le fond d'écran.

Le paramétrage Budgie (Paramétrage du bureau) est différent du paramétrage Gnome, ce qui conduit à deux applications. Cependant, le paramétrage du bureau met à disposition de nombreuses fonctionnalités spécifiques qui viennent compléter celles par défaut – malgré quelques petites fautes de traduction. Le système est proposé avec de nombreux habillages qui permettront de passer assez facilement à une esthétique correspondant mieux à votre style préféré.

Ubuntu Budgie : disposition du bureau

L’écran de bienvenue propose aussi différentes dispositions, Bugdie – bien entendu –, mais aussi à la Windows ou façon MacOS.

La bonne idée : le choix du navigateur Web

Même si Mozilla Firefox est installé par défaut, la configuration post-installation du système propose de définir le navigateur Web parmi une dizaine : Chromium, Brave, Vivaldi, Opera, …

Vous trouverez facilement votre bonheur parmi ceux-là.

Le petit plus : Window Shuffler

À noter l’applet Window Shuffler qui permet de positionner automatiquement les fenêtres sur l’écran, mais de façon intelligente.

Sur Pop!_OS, lorsque le positionnement automatique est activé, il s’exécute automatiquement, sans intervention humaine.

Sur Ubuntu Budgie, la mise en place passe par l’icône, qui dispose même de quelques options intéressantes comme intervertir les deux dernières fenêtres utilisées.

Le positionnement n'est toutefois pas toujours parfait, notamment si vous disposez d'un écran trop petit. L'applet détermine la dimension minimale de la fenêtre et n'autorise parfois pas à descendre en dessous d'une certaine taille, ce qui provoque un chevauchement. Il convient donc de disposer d'un écran HD au minimum pour l'utiliser.

De plus, comme le positionnement est semi-automatique et fenêtre par fenêtre, la mise en place d'une fenêtre peut donc en cacher une autre. Il faut donc penser auparavant à la façon dont on doit procéder, une bonne méthode consitant à placer la fenêtre dès son ouverture.

Applications

Tout comme les prédécesseurs de sa lignée, Ubuntu Budgie propose essentiellement des fonctionnalités de bureautique par défaut. La logithèque classique Gnome étant disponible, elle est très fournie et vous trouverez aisément votre bonheur.

Bon point : Celluloid est installé par défaut sans son compagnon MPV – il est là, mais sans son interface –, ce qui fait une seule application au lieu de deux – il est donc possible de n'avoir qu'une seule application. Attention, le thème sombre est activé par défaut, ce qui fait qu’il dénote si l’on a activé le thème clair du système. Après quelques tests, il fonctionne sans aucun problème, même par le réseau.

Tout comme Celluloid, le thème sombre est activé par défaut sur le terminal – Tilix –, configuration qui dénote si vous avez activé le thème clair.

Le bureau fonctionnant sous Gnome, Zenity est installé par défaut et prêt à fonctionner. Si vous l'utilisez, il fonctionnera sans problèmes.

Conclusion

Agréable à utiliser, complet sans être trop lourd, homogène et performant, Ubuntu Budgie reste de bonne facture, une valeur sûre sur laquelle on peut toujours s'appuyer.

Il s'adresse tant aux débutants qui trouveront là tout ce qu'il faut pour réaliser leurs tâches, qu'aux utilisateurs intermédiaires.

Les bémols

Certains logiciels sont cependant moins intuitifs que leurs cousins d'autres distributions. Ainsi, Nemo est moins intuitif que Files, notamment lors d'une connexion à un serveur Samba en mode anonymous. La copie est aussi moins aisée, Files disposant d'une option «Copier vers…» et «Déplacer vers…» là où Nemo ne permet que de faire du copier/couper + coller. De plus, une connexion précédemment établie à une serveur n'est pas conservée.

De la même façon, le déplacement d'une appilication vers un autre bureau se fait aisément sur Gnome Shell mais plus difficilement sur Budgie. Le premier permet nativement l'usage de la souris ou du clavier, le second ne semble que prendre les raccourcis clavier par défaut ([shift] + [ctrl] + [alt] + [← ou →]). Le glissement de l'application vers le bureau ne fonctionne pas – ou peut-être en installant l'applet adéquate. Cette difficulté ou ce manque de simplicité rend l'interface plus difficile à appréhender par un débutant.

L'astuce du chef

Par les dispositions disponibles et le panneau latéral de notifications (Raven), Ubuntu Budgie ressemble déjà fortement à Windows.

Soyons fou : transformons Ubuntu Budgie en Windows 10 ou 11.

Depuis l’application de Bienvenue, choisir la disposition Windows qui convient (Redmond, Eleven,…).

La barre d'activités passe en bas. Augmentons son épaisseur (ici 60 pixels) pour un visuel plus confortable.

Téléchargeons le fond d'écran adéquat et appliquons-le.

Téléchargeons un paquet d'icônes (ici Windows 10 parce qu'il offre une meilleure prise en charge des icônes exotiques) depuis le site gnome-look.org, puis installons-le depuis le paramétrage du bureau.

Et c'est tout !

Ubuntu Budgie façon Windows 10
Ubuntu Budgie façon Windows 11

Attention seulement : à chaque fois que vous changerez la disposition du bureau, les applets installées – notamment dans la barre des tâches – disparaîtront et il faudra les replacer au bon endroit. De la même façon certains raccourcis clavier – verrouillage du bureau, capture d'écran, … – ne seront plus actifs malgré une configuration correcte à cause de la réinitialisation des paramètres. Tout rentrera dans l'ordre après redémarrage de la machine.

Vous pouvez pousser le vice jusqu'à installer des applications comme Visual Studio Code, Microsoft Edge, Skype, PowerShell, …