Ultramarine Linux

Une distribution à surveiller

Nouvel arrivant dans l'univers du GNU+Linux, que vaut donc la distribution Ultramarine Linux (Flagship Edition) ?

Installation

L'image ISO pèse 2 Go, de quoi tenir sur une petite clef USB.

Distribution dérivée de Fedora, l'installateur est le même que son parent, un peu moins intuitif que celle d'Ubuntu, notamment sur la partie de la sélection du disque et de la création des partitions. Comme son parent, il a la bonne idée de formatter le disque en Btrfs par défaut.

Étonnament – peut-être à cause de sa jeunesse – il ne propose ni de se connecter à Internet par le réseau WiFi, ni de sélectionner le fuseau horaire, qu'il faudra définir plus tard.

Une fois l'installation réalisée, le bureau apparaît soigné, avec une  disposition inspirée à la fois de Windows 10 – bouton des applications à gauche – et de Windows 11 – icônes des applications au milieu.

Ultramarine Linux

Une fois lancé, le système pèse un peu moins de 2 Go sur la balance. Cela pourra paraître énorme à certains sans que ce soit pour autant significatif. Il ne faut pas oublier qu'il s'agit ici d'une distribution encore jeune qui pourra s'améliorer avec le temps.

Configuration

Contrairement à Ubuntu Budgie qui propose plusieurs dispositions de bureau, Ultramarine Linux n'en propose qu'une seule, ce qui n'est pas plus mal.

Excepté le fuseau horaire et éventuellement un nouveau thème parmi ceux proposés, la distribution est déjà proprement préconfigurée. Les choix limités sont ici un souci en moins, évitant ainsi le paradoxe de l'abondance.

Sitôt installée, elle est donc prête à servir, là où des distributions motorisées par du KDE nécessiteront une configuration plus fine du simple fait de proposer un choix quasi-illimité de configurations.

Applications

La richesse des applications disponibles étonne pour le faible encombrement de 2 Go. Certaines sont mêmes surprenantes, comme Machines, un outil de virtualisation, installé par défaut. Pour le reste, l'utilisateur dispose de toutes les applications utiles : Agenda, Contacts, Navigateur Web (Firefox), Cartes, Horloges, LibreOffice, Gedit (éditeur de texte), …

Contrairement à Ubuntu Budgie qui a fait le choix de Nemo, Ultramarine Linux a choisi le gestionnaire de fichiers Files, une application Gnome, plus agréable à utiliser et plus à l'aise avec les connexions réseau.

De la même façon, nous trouvons là Vidéos, le lecteur Gnome – anciennement Totem – très bien configuré puisqu'il fonctionne nativement avec la plupart des formats même les plus récents, là où il est aux abonnés absents sur d'autres distributions, Ubuntu Budgie, lui, ayant même préféré Celluloid. Attention cependant, sur les vieux processeurs bi-cœur, Vidéos est un peu gourmand en ressources au point de saccader à cause d'un 100% CPU.

Rien d'étonnant non plus à trouver le Terminal de Gnome ou Zenity.

Le lancement de la logithèque est toutefois un peu lent au premier lancement dû à la mise à disposition d'une multitude de dépôts. Une fois lancée et autoconfigurée, la logithèque s'annonce riche, bien fournie. VLC se trouve facilement, là où il est parfois indisponible dans la distribution Fedora. Blanket, généralement indisponible dans les logithèques par défaut, est installable sans aucune configuration supplémentaire ou ajout de dépôt en ligne de commande.

Pour le reste, le bureau Budgie fait face aux limitations habituelles présentées dans l'article sur Ubuntu Budgie.

Conclusion

Ultramarine Linux est une très agréable surprise. Contrairement à Ubuntu Budgie qui a fait le choix d'un assemblage disparate d'éléments – très probablement résultat l'une longue série d'expériences et de réflexions –, elle semble s'orienter clairement vers un choix homogène de logiciels Gnome. Nous verrons si ce choix se confirme à l'avenir ou bien s'il ne s'agit que d'une décision précipitée pour proposer quelque chose le plus rapidement possible.

Malgré sa jeunesse, cette distribution tient déjà ses promesses aussi bien en finitions qu'en stabilité, les deux provenant d'un héritage reposant sur les expériences du grand nombre de distributions disponibles aujourd'hui.

Bien entendu, elle n'est qu'une distribution de plus dans le paysage mais elle ravira les aficionados de Fedora, de Budgie et de Gnome ainsi que tous les néophytes. Sa marque de fabrique tient dans son interface soignée et spécifique qui semble être le résultat d'un choix mûrement réfléchi, proposant les avantages d'une Fedora sans les principaux inconvénients qui rendent cette dernière plus difficile à appréhender par les débutants. Nous verrons si ce choix se confirme à l'avenir et si les développeurs resteront droits dans leurs bottes.