Ma profession m'oblige à être sensible (et sensibilisé) aux problématiques de vie privée et de données personnelles liées à l'informatique. C'est pourquoi je cherche toujours à améliorer mes outils ou en trouver d'autres pour conserver mes données chez moi ou sur moi. Ainsi donc, j'héberge un certain nombre de services dont j'ai l'usage.
Parmi tous les outils dont j'ai l'usage quotidien mais que je ne délègue pas, il y a le moteur de recherche. J'ai fait de mon mieux pour trouver le plus efficace et le plus discret, mais rien ne vaut toutefois un auto-hébergement.
J'ai essayé YaCy, qui reste un bon produit; malheureusement trop gourmand en ressources. Alors je m'étais reporté à nouveau sur des services externalisés.
Puis, je suis tombé sur SearXNG. Je l'ai installé et là, ça a été le choc !
Qu'est-ce que SearxNG ?
SearXNG est un méta-moteur de recherche open source. Méta-moteur, signifie qu'il n'effectue pas les recherches lui-même, il se contente d'interroger d'autres moteurs de recherche, d'agréger les données et de présenter les résultats.
L'avantage : il masque les informations personnelles liées à l'utilisateur.
L'inconvénient : comme il interroge d'autres moteurs avant de fournir les résultats, c'est un peu plus lent.
Que vaut-il à l'usage ?
Je dois avouer que j'ai un peu galéré non pas à l'installer, mais à le configurer pour un lancement automatique. Comme le logiciel est en Python et que je ne connais pas ce langage, je n'ai aucune connaissance de l'univers de l'uwsgi qui pilote le tout.
Autant vous dire que si vous n'êtes pas à l'aise avec l'informatique et que vous n'êtes qu'un simple utilisateur, cette étape n'est pas faite pour vous.
Il existe toutefois un conteneur Docker qui simplifie la tâche. En ce qui me concerne, je fais tout sur des conteneurs LXC.
Une fois l'installation et la configuration achevées, le moteur est fin prêt !
Il se repère automatiquement aux langues paramétrées dans le navigateur pour la langue de son interface.
Il existe un grand nombre de moteurs de recherche disponibles par défaut qu'il est facile d'activer/désactiver. Les moteurs de recherche sont classés par thèmes (images, vidéos, actualités, …) ce qui permet de régler finement en fonction de son usage.
Le paramétrage est propre à chaque utilisateur et stocké dans les cookies (ce qui est le propre usage des cookies).
Il possède également une interface d'intégration dans le navigateur qui permet de l'utiliser par défaut.
Les petit plus
J'adore l'intégration directe des photos et vidéos dans les résultats. Il est alors possible de jouer la vidéo localement.
Comme SearXNG est paramétrable, il peut chercher des vidéos sur Dailymotion, ce qui reste relativement rare. Il est aussi possible d'ajouter des moteurs de recherche comme PeerTube, ce qui est une autre excellente idée et montre l'intérêt (et la force) de l'open source face à des solutions plus commerciales.
Les pages sont disponibles en cache, ce qui est utile, par exemple, pour passer les restrictions des sites d'actualités bloquant l'accès si on n'est pas abonné ou si on n'autorise pas l'affichage de publicités. Le cache repose sur Internet Archive, une excellente idée, trop peu exploitée habituellement.
Le petit moins
Il n'existe pas de procédure d'installation automatisée qui s'occupe de tout. Il faut donc l'installer en suivant la recette de cuisine, à la main, ce qui peut décourager les moins geeks d'entre nous.
Et si on ne veut pas l'installer ?
Il existe des instances publiques qu'il est possible d'utiliser. La liste est disponible ici : https://searx.space/
Coup de foudre et conséquences…
L'essayer c'est l'adopter.
J'adore son intégration dans mon Firefox préféré. Conséquence pour les autres moteurs de recherche (Écosia, Qwant, Google Scholar, …) : j'ai désinstallé les extensions, ce qui fait un navigateur (un peu) plus léger.