Acer Swift 1 (SF114-34) + Linux : retour d'expérience

Installer Linux sur Acer Swift 1 SF114-34

J’ai fait récemment l’acquisition d’un ordinateur portable Acer Swift 1 – SF114-34  –, un modèle d’entrée de gamme possédant un écran HD et 4Go de RAM. Pas de quoi fouetter un chat, mais assez pour un usage quotidien de bureautique dont j’ai besoin en déplacement.

Fourni avec Windows 10 Home par défaut, je n’ai aucune raison de conserver ce système d’exploitation qui ne m’est pas adapté.

L’idée était donc dès le départ de supprimer l’OS pour le remplacer par une distribution Linux.

Une idée simple dont la réalisation aurait dû me prendre 20 minutes.

Sauf que…

Les distributions testées

Parce que, oui, j'ai testé un tas de distributions sur cette machine. Et vous allez cemprendre pourquoi.

Ubuntu 22.04

Mon premier choix s’est donc porté sur Ubuntu, ma distribution préférée tellement elle a tout comme j’aime.

J’ai donc gravé une image ISO sur une clef USB, activé le boot dans le BIOS – accessible par la touche F2 au démarrage – et me voilà en train de vérifier que tout fonctionne bien.

Et tout fonctionne effectivement bien !

Ubuntu 22.04 a fière allure sur cet écran HD. Tout fonctionne bien, au poil, nickel.

Je pars donc pour une installation et là… blocage au partitionnement. Incapable d’achever son travail, il tourne en boucle sur l’opération.

J’ai beau recommencer, rien n’y fait.

Ok, il y a donc un truc qui ne joue pas. Tentons de voir si le problème vient de la machine ou de la distribution.

Ubuntu 21.10

Même problème : ça fonctionne bien en live session, mais l'installation bloque au moment du partitionnememnt.

C'est peut-être un problème avec Ubuntu – ça serait bien la première fois.

Fedora 35

Ok, tentons une autre distribution.

Rebelote : gravure de l’ISO, boot, lancement de la procédure d’installation.

Et là… tout se passe bien. Tout se complète, tout redémarre. Tout est parfait !

Jusqu’à ce que la machine freeze en pleine mise à jour, avec une jauge bloquée à 26 %. Rien, plus rien ne répond. 10 minutes d’utilisation et elle freeze.

Je redémarre violemment… et l’histoire se répète : freeze à 26 % de jauge.

J’effectue une nouvelle installation, au cas où… mais le problème persiste.

OK. un problème qui a peut-être été résolu dans une version ultérieure, plus récente que Ubuntu 22.04 ou Fedora 35.

Fedora 36

Pareil – ou presque !

Installation sans problème, mais freeze après quelques minutes d’utilisation.

Manjaro

L’histoire tourne court : le système ne détecte même pas de partition bootable sur la clef USB. Impossible de lancer le système.

Next !

Zorin OS 16

Une distribution que j’affectionne particulièrement.

Je lance l’installation et tout se déroule sans problème jusqu’à la fin.

À la toute toute toute fin, au moment de redémarrer pour achever l’installation : freeze.

Je redémarre, j’arrive sur le système – qui a donc pu achever de s’installer sans problème – et hop, freeze au bout de 2 minutes.

Next !

Ultramarine Linux

Même problème que pour Zorin, blocage en plein milieu de l'installation, pas même la possibilité de finir.

Next !

Debian

Je commence à me dire que le problème vient peut-être de pilotes trop récents. Il faut probablement se tourner vers l’ancien, au moins pour disposer d’un système opérationnel stable. Debian, par exemple.

Je lance l’installation. Le matériel WiFi n’est pas reconnu et il faut charger les pilotes manuellement.

Next !

Titan Linux

L'installation tourne court : blocage en plein milieu du chargement de la live session. Je ne peux même pas avoir d'interface graphique ou une ligne de commande exploitable.

Linux Mint 20.3

Je ne suis pas fan de l’interface un peu vieillotte, mais ça peut se changer. Alors je tente, c’est mieux que rien.

L’installation se passe sans problème et le système fonctionne bien, sans plantage.

Sauf qu’il me manque 2 choses : le touchpad et le WiFi.

Pour le premier, j’ai dû installer une petite souris. Fonctionnel mais pas très pratique dans le train.

Pour le WiFi, j’ai trouvé une vieille clef USB WiFi compatible parfaitement qui traînait au fond d’un tiroir.

J’ai tenté toutes les astuces que j’ai pu trouver sur le Web pour résoudre mon problème, ces deux matériels semblent non pris en charge pour l’instant.

Il ne me reste plus qu’à utiliser ma machine tel quel et attendre soit la prise en charge par Linux Mint, soit la correction des problèmes dans les versions ultérieures des autres distributions.

Fedora 35 (version persévérance)

Après avoir lu quelques commentaires sur Internet, je me dis que le problème peut être lié au pavé tactile mal géré.

Je tente à nouveau ma chance avec Fedora 35 mais en branchant une souris depuis le départ.

Tout se passe bien, y compris la mise à jour. Le système est stable, disposant d'une connexion réseau par le WiFi. Le pavé tactile ne fonctionne pas mais le jour où le problème sera résolu, je le saurai immédiatement.

Le seul vrai problème est que Fedora n'est pas Ubuntu et c'est donc plus compliqué.

Installer le preload nécessite l'ajout d'un dépôt logiciel spécial et le zswap une procédure encore plus longue. Fort heureusement zram est installé par défaut, ce que résout le problème.

Fedora 36 (mise à niveau)

À partir de la version 35 installée, j'ai mis à niveau la version 36… et la jauge est restée coincée à 26 % au redémarrage. Le fameux 26 % de la mort !

Aucune des versions sauvegardées ne démarre non plus, le lancement restant bloqué sur le chargement du système.

Obligé d'installer Fedora 36 à partir de son ISO.

Fedora 36

Je commence à être rodé.

L'installation se passe bien. Le pavé tactile fonctionne… mais pas complètement. Lorsqu'il est actif, il fait planter la machine après un usage de 10 à 15 minutes. Après cela, cette dernière ne répond plus. Le seul moyen de l'utiliser est de désactiver le touchpad et utiliser un matériel externe.

Remarque : Ce matériel est d'ailleurs requis tellement le pavé tactile n'est pas agréable à l'usage. Il semble ne disposer que d'un seul bouton, clic gauche, pas de clic droit possible, ce qui fait que le menu contextuel n'est pas accessible.

Je lance ensuite une mise à jour. J'ai l'impression que la mise à jour en ligne de commande se passe généralement mieux que celle automatique par Logiciels.

Fedora 37 (mise à niveau)

La mise à niveau s'est passée sans trop de problème après une petite frayeur au reboot pour l'installation et le 26 % de la mort. Mais non, tout est passé.

Pour les mises à jour quotidiennes, j'ai gardé la méthode immédiate en ligne de commande pour éviter l'installation par le redémarrage.

Fedora 38 (mise à niveau)

À partir de la version 37, j'ai mis à niveau la version 38… et la jauge est restée coincée à 26 % au redémarrage. Le fameux 26 % de la mort ! Parfois même le 0 % de la mort ! De mieux en mieux.

Impossible de passer outre l'installation au redémarrage comme je le fais pour les mises à jour – ce qui est fort dommage et possible avec Ubuntu.

Après 6 tentatives, j'abandonne. Le système continue heureusement de se lancer sur la version 37. Si je veux la nouvelle version, je dois l'installer à partir de 0 ou bien changer de système.

Windows 11 Tiny

Comme Fedora ne veut pas se mettre à niveau, quitte à réinstaller, autant tester avec Windows, pour voir.

Ou plutôt Windows 11 Tiny, afin de disposer de performances accrues.

Je lance donc l'installation… et elle s'interrompt immédiatement après la sélection du clavier. Impossible de détecter un disque pour l'installation, la faute à un pilote, semble-t-il.

Peut-être que Tiny a été trop allégé.

Windows 11

Je tente donc une aventure sur une version officielle de Windows 11. Même problème : le système ne reconnaît pas le disque dur. C'est ballot ! Je ne peux pas installer Windows sur une machine qui possédait Windows au départ.

Ubuntu 22.04 LTS minimal (version persévérance)

Fort de mon expéreince avec Fedora, j'ai compris que le problème provient du pavé tactile. J'installe donc Ubuntu 22.04 LTS, en désactivant le pavé tactile, en activant les pilotes et la version minimale.

Et là, tout passe correctement. L'installation se passe sans heurs. Tout fonctionne parfaitement (sauf le pavé tactile).

Côté performances, le démarrage est de 8 secondes plus rapide que pour Fedora, soit 14 secondes au chrono ; un gain de temps loin d'être négligeable.

Ubuntu 24.04 LTS

J'y ai cru… mais non !

Après une mise à nouveau, le système fonctionne environ 1 heure avec la version Ubuntu 24.04 avant de geler la machine complèment. La pavé tactile nécessite d'être désactivé.

Résumé

Selon les tests réalisés, nous pouvons résumer de la façon suivante :

  • Toutes les distributions Linux ne fonctionnent pas. Il faut utiliser une version récente et compatible – c'est-à-dire : qui veut bien s'installer jusqu'au bout. Fedora fonctionne, Ubuntu 22.04 et 24.04 aussi, en désactivant le pavé tactile dans tous les cas.
  • Faire les mises à jour à la main, en ligne de commande, sans passer par le système de mise à jour au reboot – méthode « à la Windows ». Mais Fedora posera problème dans certaines mises à niveau.
  • Désactiver le touchpad et utiliser un matériel de pointage externe. Pour le Acer Swift 1, le touchpad peut être activé/désactivé directement depuis la touche F7 du clavier.

Conclusion

11 heures pour tester des distributions avant de trouver un truc qui fonctionne – mais pas complètement. 3 de plus pour tenter de résoudre les problèmes de matériel non détecté.

Linux est un grand et bon système d’exploitation. Mais, on le voit encore ici, son point faible reste toutefois le matériel récent qui n’est parfois pas bien pris en charge, probablement la faute des constructeurs qui ne se pressent pas de fournir les pilotes adéquats.

Je vais donc devoir attendre patiemment et tester régulièrement ce qui me tombe sous la main. Avec un peu de chance, les problèmes seront résolus d'ici quelques mois.

En attendant, j'ai été forcé d'utiliser Linux Mint durant une semaine et je dois avouer que, même si l'interface graphique ne correspond pas à mes goûts, elle réagit plutôt bien, mieux que Fedora, même si j'ai fini par utiliser Fedora pour des raisons ergonomiques et esthétiques, avant de réussir, enfin, à faire fonctionner Ubuntu parce que Fedora refusait de se mettre à niveau.