Critique : Les 5 lois de la stupidité

Nous sommes tous le con de quelqu'un

Ma bulle rose remonte parfois à la surface des articles ou des capsules sur des sujets plus surprenants les uns que les autres.

À l'évidence, les algorithmes me considèrent plus pessimiste que je ne suis réellement. Et lorsque je tombe sur un sujet comme les 5 lois de la stupidité, je ne peux que m'étonner du contenu tellement il me paraît absurde, voire surréaliste et, à bien des égards, très savoureux, mais pour les raisons inverses de celles exposées.

Les 5 lois de la stupidité

Pour comprendre la saveur, il faut d'abord comprendre le sujet.

Tout remonte aux années 1970, lorsque Carlo M. Cipolla, historien de l'économie, écrivit un article provocateur intitulé Les lois fondamentales de la stupidité humaineThe Basic Laws of Human Stupidity. Cet article fut suivi par d'autres, comme The Five Universal Laws Of Stupidity de Corrine Purtill.

Loi 1 : nous sous-estimons tous le nombre d'individus stupides

Quel que soit le nombre d'individus stupides que vous estimez autour de vous, vous êtes bien en dessous de la réalité. Ils sont toujours plus nombreux.

Si vous mésestimez leur nombre, c'est probablement parce que vous tentez d'estimer leur nombre à partir d'un effet de halo. Par exemple en considérant qu'une personne est intelligente du fait de son métier, son niveau d'instruction, son éloquence, son apparence physique,…

Loi 2 : la stupidité est indépendante de n'importe quelle autre caractéristique

Quelle que soit la caractéristique que vous puissiez imaginer, couleur de peau, groupe éthnique, religion, richesse, revenus, niveau d'éducation, … aucune n'est une caractéristique corrélée à la stupidité – ou son inverse. On peut donc avoir des Prix Nobel qui soient stupides.

Si elle n'est corrélée à aucune autre caractéristique, alors la stupidité est équitablement répartie, de façon homogène, dans toute la population.

Selon la loi 1, cette proportion ne peut malheureusement pas être déterminée car elle est systématiquement sous-évaluée.

Loi 3 : les personnes stupides causent du tort aux autres aussi bien qu'à elles-mêmes

Il s'agit là non pas d'une loi, mais simplement d'une définition mettant en place une théorie sociale de la stupidité. Un individu stupide est forcément en interaction avec un autre auquel il causera du tort.

Ce qui donne la répartition suivante :

 

A: Perte pour soi-même

B: Gain pour soi-même

1: Perte pour les autres

Idiot (personnes stupide)

Bandit

2: Gain pour les autres

Naïf

Personne intelligente

Il s'agit donc d'une définition de l'intelligence fondée sur le comportement social. La personne intelligente (B2) s'engage préférentiellement dans une interaction gagnant-gagnant, alors que la personne stupide (A1) s'engage dans une interaction perdant-perdant.

Dans tous les cas, il ne s'agit pas d'un comportement ponctuel, bien entendu, mais d'une tendance consistante. Ainsi, la personne stupide est consistante dans sa catégorie ; elle s'obstine à échouer.

Loi 4 : les personnes non-stupides sous-estiment le danger des personnes stupides

Les personnes non-stupides oublient trop souvent le tort qu'une personne stupide peut leur causer. Ainsi, elles sous-estiment toujours le danger que cette dernière représente.

Loi 5 : les personnes stupides sont les plus dangereuses du genre humain

Par le tort constant qu'elles procurent, elles sont donc plus dangereux que les Bandits.

En effet, un bandit parce qu'il est motivé par son gain personnel, est prévisible. On peut donc l'attendre et l'empêcher d'agir en lui rendant la vie plus compliquée au point qu'il ne soit plus dans son intérêt d'agir.

La personne stupide n'étant par arrêtée par la peur d'échouer, elle est à la fois imprévisible et invincible. Comme disait Audiard : « Un con, ça ose tout… c'est même à ça qu'on le reconnaît. »

Sauf que…

La paradoxe du Prix Nobel

La définition elle-même donne un paradoxe. Un prix Nobel peut être stupide. Or, un prix Nobel est décerné à une personne pour ses travaux, au regard du bénéfice qu'elle apporte à l'humanité. Si l'on compte les bienfaits apportés aux autres, on peut difficilement fait mieux que « à  l'humanité ». Plus paraît très compliqué.

Un Prix Nobel apportant donc un bénéfice à l'humanité, il n'entre pas dans la définition de la personne stupide puisqu'il a bénéficié aux autres. Étant récompensé pour son travail, il a un gain individuel autant que collectif. Selon la définition donnée, le Prix Nobel entre dans la catégorie B2, même s'il y a toujours le bémol de la consistance. On n'est Prix Nobel que ponctuellement, ce qui n'empêche pas d'être stupide le reste de temps.

Cependant, là encore, l'argument peut paraître incongru, car on n'est pas Prix Nobel par hasard. Il a fallu se lever tous les jours, durant des années, travailler sur un sujet durant des années avant d'arriver au résultat menant à un prix. Si l'on abandonne avant, alors le travail reste inachevé. La consistance est inhérente par nature à cette catégorie de récompense. On ne se lève pas le matin en devenant Prix Nobel par pure chance, tout comme on ne se lève par un matin en étant champion du monde. Il a fallu auparavant du travail et de la consistance.

Cette consistance possède d'ailleurs un coût caché : un prix Nobel se gagnant rarement en restant les bras croisés à ne rien faire, par le temps qu'il a consacré à son activité au lieu de faire autre chose – par exemple s'occuper de sa famille – on peut considérer que le lauréat a bénéficié aux autres sans bénéficier à lui-même. Le prix qu'il reçoit est une bien maigre récompense.

Qu'est-ce qui différencie le Prix Nobel de celui qui est nominé sans recevoir de prix ?

Le premier est premier, le second est deuxième.

Le Prix Nobel reçoit une médaille ainsi qu'une récompense en espèces sonnantes et trébuchantes. C'est donc un gain personnel.

Le second ne reçoit rien d'autre que l'honneur d'avoir été nominé – même si le fait qu'un film ait été nominé à une récompense sans l'obtenir soit souvent mis en avant pour inciter le public à se déplacer.

Le second n'est pas moins méritant. Il a probablement travaillé tout autant, sacrifié de longues journées de sa vie et voit passer la récompense sous son nez. Il a donc bénéficié aux autres – pour cette raison il a été nominé – mais n'a pas atteint la première marche. Ni récompense, ni argent. Il a fait tout ça pour rien. Il est dont dans la case des Naïfs (A2).

Et c'est là que nous comprenons le problème de la définition. Une définition a posteriori.

En effet, on ne peut pas réussir sans travailler un minimum. Et réussir, dans la majorité des cas, lorsqu'on a pas de talent particulier, requiert du temps. Temps qui n'est donc pas utilisé pour autre chose. Ainsi, un homme qui veut réussir, monter dans la hiérarchie, devenir un expert dans son domaine afin de gagner mieux sa vie… tant qu'il n'a pas réussi, il est perdant, au bénéfice de sa famille, qui profite de son salaire à la sueur de son front. Il est donc dans la catégorie du Naïf (A2).

Naïf et fluidité de classe

Or, nous sommes tous Naïfs avant de réussir. Parce qu'il faut commencer à y croire, pour essayer, échouer, recommencer. Jusqu'au jour où notre objectif est atteint. Le Naïf n'est peut-être seulement qu'un Intelligent qui n'a pas encore atteint son objectif ou qui n'a pas développé son plein potentiel.

La méthode d'essai-erreur est une méthode efficace pour réussir et qui a démontré son efficacité à s'appliquer sans aucune intelligence particulière. C'est le fondement même de la sélection naturelle.

Et le jour où le Naïf aura atteint son objectif, après avoir échoué 1000 fois, par la définition même donnée dans le tableau, il passera à la catégorie de l'individu Intelligent (B2).

La consistance mise en avant n'est donc pas valide car si un Naïf peut changer de case du simple fait d'avoir réussi, alors il y a de grandes chances que ce soit le cas pour les autres.

Ceci explique pourquoi la stupidité est équitablement répartie. Parce qu'un équilibre existe, équilibre dû à la mobilité des catégories, une fluidité de classe. Fluidité qui invalide la consistance d'une catégorie. Un Intelligent est un Naïf consistant qui a atteint son objectif. C'est sa consistance à être Naïf qui lui a permis de changer de catégorie. Donc, les catégories ne sont pas intrinsèquement consistantes.

Si nous avons tant de mal à dénombrer les individus stupides et que la population humaine est finie – et jusqu'à preuve du contraire, elle l'est –  on ne peut donc pas non plus dénombrer les individus des autres catégories qui sont, selon la même loi, moins nombreux qu'on peut l'estimer, sans savoir combien exactement.

Nous voyons donc le problème de la définition. Si le Stupide est si difficile à dénombrer, c'est surtout parce que la définition est taillée pour être vague et y mettre ce qu'on a envie d'y mettre en fonction du moment.

En effet, la définition de l'intelligence et de la stupidité repose sur l'interaction sociale, là où les psychologues avaient défini l'intelligence selon des critères objectifs, normalisés, reproductibles, fondée sur des performances individuelles à effectuer des opérations plus ou moins abstraites.

Et ça marche plutôt bien puisque les résultats sont non seulement consistants, mais ils permettent, pour le coup, d'analyser un certain nombre des conséquences comme le revenu et le métier, plus un métier requiert de manipulations abstraites, plus il favorise les QI élevés. On peut corréler le métier au QI, en totale contradiction avec la définition sociale – appelée autrement « Le doigt mouillé ».

L'échec caché n'est peut-être qu'un succès non déclaré

J'ai fait un podcast, double épisode hors série sur le Pervers Narcissique, dans lequel j'ai détaillé la nature profonde de ce personnage trouble et troublé.

Il s'avère que le Narcissique est un individu dont les peurs sont cristallisées au point de se retourner contre lui de façon consistante car il s'obstine – c'est pourquoi le mot «cristallisé ». Mais personne n'exprime ses peurs naturellement. Nous avons tous tendance à les cacher, pour ne laisser qu'une partie visible de force et de courage. Ces individus ne font pas exception.

Ce qui fait qu'ils sont dangereux est qu'ils agissent à couvert, en mentant sur leurs motivations réelles. Et parce que nous tentons de combler les blancs en y apposant une logique et des motivations habituelles, celles que nous aurions eues à leur place, nous arrivons à la conclusion qu'ils agissent contre leur intérêt. Et comme ils le font de façon consistante, ils se retrouvent à échouer de façon consistante.

Ils se retrouvent donc, tout naturellement, dans la catégorie A1 de la personne Stupide.

Or non : s'ils échouent, c'est juste parce qu'ils ont caché leurs intentions, lesquelles sont généralement inversées par rapport à celle d'une personne normalement mature, afin de paraître comme tout le monde pour œuvrer discrètement. En replaçant les pièces de puzzle au bon endroit, leur comportement est alors simple, logique, efficace. Leur méthode leur permet d'obtenir ce qu'ils voulaient, même s'ils sont perdants sur le long terme, dépensant la majeure partie de leur énergie à maintenir les apparences.

Mieux, en replaçant leur perspective dans le bon sens, ils deviennent prévisibles. Ils sont d'ailleurs les individus les plus prévisibles qui soient, conséquence directe de cette cristallisation.

Le seul danger qu'ils représentent provient de leurs intentions cachées que nous n'avons pas su interpréter correctement. Ils ont juste utilisé un point aveugle, un angle mort, pour se cacher. Ils ont utilisé nos propres limitations pour œuvrer.

Ce qui nous paraît invraisemblable et contre-productif est en fait parfaitement cohérent et productif pour eux. En sabotant, ils évitent d'être confrontés à leurs peurs. Ils ont donc bien atteint leur objectif. S'ils ont atteint leur objectif, ils sont gagnants, même si leur objectif nous paraît absurde de notre point de vue.

Gain à court terme / long terme

De la même façon, tout comme le Pervers Narcissique gagne à court terme et perd sur le long terme, le Bandit suit la même trajectoire et le même destin. Ce n'est pas étonnant car, en définitive, le Pervers Narcissique n'est pas Stupide, c'est juste un Bandit.

Parce que l'individu qui spolie les autres pour son propre profit et qu'il tente toujours de maximiser ses gains, il spoliera le plus de personnes possible. Ces personnes, qui ne sont pas moins idiotes, se défendront en s'associant pour mettre en place un mécanisme de défense par l'intermédiaire de lois, de force publique, de juges et de prisons.

S'il est gagnant à court terme, en s'opposant au plus grand nombre, le Bandit prend le risque quasi-certain d'être perdant sur le long terme. Il finira soit mort, soit en prison. Le crime ne paie pas !

C'est pour cette raison que nos parents, parce qu'ils sont de bons parents, nous incitent à rester dans le droit chemin, honnêtes. Parce que c'est la façon la plus sûre de rester libre et en vie le plus longtemps possible. C'est tout le bien qu'ils nous souhaitent.

La définition énoncée, même si elle fait entrer en jeu la consistance qui suppose elle-même du long terme par définition, ne fait pas la distinction sur une durée précise.

Sur le long terme, la consistance du Naïf peut mener à un Prix Nobel. Sur le long terme, la consistance du Bandit le conduira de façon quasi-certaine à la stupidité, passant alors d'une case à une autre.

Là encore, une définition floue, sans contraintes d'espace et de temps, permet de mettre ce qu'on veut, en fonction des besoins.

Par exemple, un soldat, à 1 contre 100, piégé, se rendant compte qu'il ne s'en sortira pas vivant mais que, quitte à mourir, autant tuer un maximum d'enemis, provoquera de fait la mort de nombreux humains sans qu'il ne puisse en bénéficier pour sauver la sienne. Un autre, moins téméraire, pourrait se rendre, évitant par cela de mourir et évitant par la même occasion de blesser/tuer des individus.

Et pourtant, le premier homme est qualifié de héros, le second est disgrâcié. Le premier gagne la postérité, pas le second. Cependant, le premier entre dans la catégorie des Stupides, pas le second.

Mais ce n'est pas tout

Un con, ça ose tout… c'est même à ça qu'on le reconnaît.

Prendre des risques, c'est oser. Le con, de bien des façons, en osant tout, même les choses les plus stupides, peut découvrir ou faire des choses inaccessibles aux autres. Par cela, il devient parfois génial.

Pour cette raison-là, il arrive souvent que nous soyons déroutés par des individus pour lesquels nous n'avions que peu de considération et que nous voyons pourtant fréquenter les plus belles femmes, les cercles les plus restreints. Ils ont osé; ils ont eu du culot. Et leur témérité a été récompensée.

Mais, ce qui est mieux : le con, par sa bêtise, ose parfois des choses absurdes conduisant à un échec assuré qui nous rappelle alors pourquoi nous faisons ce que nous faisons, apprenant alors plus sur nous-mêmes, comment éviter nos biais, nos points aveugles, restant aussi alertes et conscients de nos propres défauts et limitations. Rien n'est jamais acquis !

Pour cette raison – en partie –, nous récompensons les morts stupides par un Darwin Award.

Conclusion

Qu'il est rassurant de pouvoir poser des cases afin de dresser des listes taillées sur mesure exprès pour être au bon endroit et se rassurer soi-même sur sa propre valeur !

Mais cette construction en catégories cache une triste réalité : nous voudrions une méthode simple pour identifier les dangers et les éviter. Si une telle méthode existait, nous la connaîtrions depuis longtemps.

De plus, de leur propre aveu, ces lois sont inutiles. S'il est impossible de dénombrer les personnes Stupides, il est donc impossible de les identifier. S'il est impossible de les identifier, alors il est impossible de s'en protéger. À l'image du Pervers Narcissique, lorsque le danger est identifié, il est déjà trop tard.

Si le danger est identifié trop tard, c'est que la règle pour les identifier ne fonctionne pas et donc qu'elle est inutile – pouvait-on attendre mieux du doigt mouillé ?

Chercher à identifier des dangers de façon simple et efficace n'est juste qu'une paresse intellectuelle pour éviter d'être constamment aux aguets et éprouver alors son intelligence afin de l'affûter pour gagner en acuité. En désignant les Stupides à la fois les plus dangereux et les plus nombreux, sans pouvoir les estimer, on justifie notre impuissance quotidienne à identifier nos échecs en désignant les autres comme responsables de nos malheurs ce qui nous garde de nous remettre en question. Certes, il est toujours douloureux à l'ego d'être battus et humiliés par des individus autant ou moins intelligents que soi, mais cette blessure d'orgueil doit nous permettre d'être meilleurs en affinant notre discipline individuelle et notre attention de chaque instant, non l'inverse !

Mais il y a pourtant des règles qui fonctionnent plutôt bien.

Qu'est-ce qui fait qu'une personne Stupide (A1) soit consistance dans sa catégorie ?

Son arrogance, la plupart du temps.

Parce qu'une personne humble, même idiote, sait se remettre en question : dès lors qu'elle subira un échec, elle se remettra en question pour trouver son point faible et changer de stratégie. C'est pourquoi le plus simple des animaux peut découvrir de nouvelles stratégies de survie, parfois très évoluées, sans pour autant exercer une quelconque intelligence.

Une personne arrogante fera tout l'inverse. C'est pourquoi elle s'obstine à échouer, parce qu'elle ne se remet jamais en question. Le Pervers Narcissique échoue pour cette raison-là, parce qu'il accuse les autres d'être responsables de ses échecs et de son mal-être au lieu de se remettre lui-même en question.

La consistance est d'ailleurs le maître-mot de cette définition sociale de l'intelligence. Parce que nous pouvons tous nous trouver, à un moment ou à un autre, dans la mauvaise case. La consistance permet alors de se rassurer et surtout de relativiser. Même un Prix Nobel peut être Stupide.

La vraie motivation est ici : en définissant l'intelligence de façon sociale – par rapport à l'interaction avec autrui – et de façon purement matérialiste – gain/perte individuel/collectif –, on outrepasse alors la définition standard, normalisée, liée à des aptitudes intrinsèques, mesurables, consistantes, comme le prévoit et le préconise la méthode scientifique, nous permettant alors d'être dans la case non pas définie par d'autres selon les critères les plus objectifs et nous placer ainsi dans des cases fondées sur des critères subjectifs et, par conséquent, soumis à notre seul pouvoir, nous permettant alors de ne point nous soumettre à discipline personnelle. Mais, à choisir, si vous deviez monter dans un avion pour partir en vacances, vous préféreriez un appareil pensé et conçu par la méthode scientifique, donnant une maîtrise reproductible des tenants et des aboutissants, ou bien une technique au doigt mouillé ?

Nous l'avons vu, les cases A1 et B2 – et par extension, toutes les cases, dans une moindre mesure – sont interchangeables, en fonction du contexte et du moment : à un moment ou à un autre, nous sommes tous le con de quelqu'un.