FINT Is Not Twitter

Pourquoi je développe FINT

Plus je développe, plus j’ai besoin de communiquer sur un certain nombre de sujets, notamment les nouveaux articles de cybercarnet, ou la disponibilité de nouveaux téléchargements.

Écrire un article de cybercarnet prend un certain temps, ne serait-ce que pour la structure, la mise en forme, la vérification, la recherche des sources. Parfois, il m’est juste nécessaire de publier une nouvelle courte. J’utilise habituellement plutôt Google+ que je trouve pratique, mais assez lourd à l’usage – j’entends ma machine vrombir dès que je l’utilise. Et puis c’est une solution centralisée et propriétaire.

La faiblesse de la solution centralisée

Toute solution centralisée possède un côté pratique – la centralisation permet de limiter la redondance d’informations et de mieux gérer les ressources – avec l’inconvénient de pénaliser un grand nombre de personnes en cas de problème. Sans compter les désirs étatiques de censure brutale – sans passer par un juge – , de surveillance – il est plus facile de surveiller les personnes lorsqu’elles passent toutes pas un endroit précis – et de contrôle. Une solution centralisée est souvent propriété d’une entreprise sur laquelle un état peut faire aisément pression. Du point de vue de la liberté individuelle, c’est inacceptable !

Donc je veux développer une solution qu’on puisse installer aisément chez soi et qui permette de communiquer avec les autres en exposant son propre contenu, c'est-à-dire devenir un acteur du web, sans être « le produit ».

Il existe des solutions solutions libres. Identi.ca et autres Twitter like. Alors je dois installer ma propre instance chez moi.

« Pourquoi ? » me direz-vous. Tout simplement parce que si personne ne fait l’effort d’installer son instance chez lui, alors nous revenons aux problèmes inhérents à la centralisation. Il y aura peu d’instances et beaucoup de monde sur chacune. Donc si je veux participer à la résilience du web, je dois faire l’effort d’installer les outils que j’utilise chez moi. C’est le cas jusqu’à présent. Je ne dois pas déroger à la règle.

Les solutions actuelles sont "trop"

J’ai fouillé un peu. Il n’y a pas de nombreuses possibilités, mais suffisamment pour hésiter, douter. Et lorsque je me penche sur les documentations pour les installer, je vois un certain nombre de contraintes, de composants, de paquets, de fichiers à modifier. Le temps de tout lire, de tout comprendre, de tout installer sans me tromper… il me faudra plusieurs jours.

Tout ça pour avoir quoi ? Une solution qui me proposera 10 fois plus de fonctionnalités que nécessaire, utilisant 10 fois plus de ressources que nécessaire. Et la plupart des fonctionnalités dont je n’aurai pas besoin, et l’absence partielle ou totale de celles dont j’ai vraiment besoin.

Or, je suis un adepte de l’écoconception. J’essaie autant que possible de m’orienter vers les solutions qui me proposent juste ce dont j’ai besoin.

J’ai besoin de publier manuellement ou automatiquement des nouvelles et que cet outil soit aussi le point central de ma stratégie numérique – le Persona, nous y reviendrons.

Et j’avais trop. Trop de solutions avec trop de fonctionnalités, nécessitant trop de temps pour comprendre et installer. J’aime que ça fonctionne rapidement et simplement.

J’ai évalué les fonctionnalités dont j’avais besoin, estimé qu’il ne fallait que deux journées pour les développer et avoir le minimum vital. Bref, moins de temps qu’il me faudrait pour lire la documentation et installer la moindre solution libre du marché  – libre également.

Ce que je veux

Un outil versatile qui s'adapte à mes usages

Un microblog, c'est juste un blog qui ne contient que de petits messages. A contrario, un blog, c'est juste un microblog qui peut contenir aussi de long messages.

Je veux un outil qui me permette de faire du microblogage afin de publier des trucs plus ou moins long en fonction de mon humeur. Ça pourrait être un article complet ou juste une phrase.

Mais, en poussant l'idée plus loin, comme on peut publier des réponses, on peut imaginer qu'un premier message soit un article de blog et que les réponses soient des commentaires ou des questions – comme sur un forum.

En définitive, l'outil serait assez versatile : blog, microblog, forum, commentaires. Il suffirait de peu pour l'adapter à tout.

Ouvert

J’ai besoin d’un truc simple, rapide, économe, efficace et joli. Alors, plutôt que de critiquer, j’ai préféré agir. Que ça communique avec Twitter, Facebook, Google+, Identi.caDiaspora* ou autre, cela ne m’intéresse pas. Tant que je peux générer du contenu Web ou du standard W3C, ça reste compatible avec tout et le monde entier reste compatible avec moi. Et si j’utilise un format suffisamment simple et ouvert, je peux potentiellement le faire communiquer avec tout – parce que le besoin de base est tout de même la communication. Il me suffira juste de développer les interfaces en fonction de mes besoins.

Ecoconception

C'est le choix technologique qui conditionne les développements. On ne développe pas de la même façon sur une machine puissante que sur une machine à ressources limitées.

Ma solution doit pouvoir tourner sur un Raspberry Pi. Pourquoi ? Tout d'abord parce que si l'utilisateur veut avoir son instance chez lui, en permanence, il paie aussi la facture d'électricité. Il faut donc être en mesure de lui fournir une solution qui fonctionne et consomme peu. C’est la condition sine qua non. Un Raspberry Pi est bon manché, simple et très économe.

Ensuite, c’est une discipline. Si nous développons toujours sur des machines surdimensionnées, nous ne nous rendons pas compte des limitations et donc nous ne sommes soumis à aucune contrainte énergétique. Lorsque les fonctionnalités s’ajoutent – car nous finissons toujours par en ajouter –, alors l’application devient lente et peu performante. Et nous finissons par regretter nos choix technologiques a posteriori.

Sachant cela, autant commencer par s’imposer la discipline de développer pour les plus petites machines grand public qui existent. Je peux rapidement mettre en évidence les goulots d'étranglement et les erreurs de conception dès le départ, avec un petit nombre d'utilisateurs seulement et modifier rapidement la trajectoire avant que la dette technique ne m'en empêche.

Enfin, parce que le Raspberry Pi permet d'installer directement la solution installée et préconfigurée. Il suffit juste de copier une image sur la carte SD et ça marche. C'est simple et rapide.

Anonymat

Il est important de pouvoir garantir l'anonymat. Tout d'abord parce que dans certains pays, la liberté d'expression est sévèrement réprimée et que l'anonymat est la protection minimale.

Ensuite parce que l'anonymat implique souvent une facilité d'utilisation. En effet, créer un compte avec vérification du courriel peut être assez lourd et souvent dissuasif lorsqu'on veut juste poser une simple question pour demander de l'aide.

Cependant, l'anonymat permet de créer des identités autant qu'on en veut et utiliser le nom d'un autre. L'option de vérification et d'authentification du compte doit être disponible afin de recevoir des notifications par courriel ou de valider le compte. Ou bien interdire l'utilisation d'un pseudo choisi dans la cas d'un compte non authentifié – à voir.

Conclusion

Au vu de tout ce dont j'avais besoin, je n'avais que quelques jours de travail. Rien de très long ou très complexe. Après tout, Twitter est juste une application qui poste des messages de 140 signes. Donc, ni une ni deux, j’ai décidé de créer ce dont j'avais besoin.

Yapluka relever les manches et se mettre au travail. En commençant par lui trouver un nom : FINT.